Avant-propos

Après la parution en français de son incroyable premier roman, L'Enfermement d'Ojeda (Éditions Toute Latitude, novembre 2006) la nécessité de parler de Martín Murphy, de son oeuvre, de ses romans à venir s'est imposée d'elle-même.
Martín Murphy est prêt à échanger directement avec vous sur les thèmes qui lui tiennent à coeur, comme celui de la littérature sud-américaine dont on entend tellement peu parler dans l'hexagone.

Qui que vous soyez, n'hésitez donc pas à lui écrire un message !

lundi 29 octobre 2007

Le mot de l'éditeur, par Laurent Tranier

Le siècle de l'« Ojedisme »
« Nous tenons un texte parfaitement construit, littéraire, d’une vraie profondeur, et même important, sur des schémas classiques et avec une vraie originalité dans le traitement de sa thématique. C’est formidable. Nous publions. »

C’est ainsi que je concluais ma fiche de lecture lorsque je découvris le texte de Martín Murphy lauréat du Prix Juan Rulfo, au début de l'année 2006.

L’Enfermement d’Ojeda est un texte universel, sur la condition de l’homme moderne, contraint à l’efficience, à la performance, sous la pression permanente de l’exigence de la société à son égard.
Cette exigence et sa conséquence gravement néfaste sur la psychologie de notre héros saisi par l’angoisse de la demande sociale, sont présentées sans analyse mais sous l’angle de ses dérèglements mentaux, qui serait celui de la psychanalyse. Cette angoisse du changement, la régression infantile qu’elle suscite porte à présent un nom : l’« ojedisme ».
Cet ouvrage, dans sa structure et dans les modèles auxquels il renvoie, est très riche de la culture universelle de l’Europe, celle de Kafka et qui s’étend jusqu’à Borges et Cortázar, dont l’ombre plane sur ce texte. La manie jusqu’à la limite absurde qui fait basculer la réalité dans un univers parallèle est un thème essentiellement « cortazien », de même que la passion de l’écriture qui saisit le héros, tellement proche des textes de Vila-Matas, dans son état dépressif mou proche du syndrome de Bartleby, dans son déni du temps qui passe.
Tout cela n’est pas situé culturellement, mais tellement imprégné de culture occidentale universelle et de psychanalyse, que la ville de Buenos Aires se manifeste presque comme une évidence...

Les Éditions Toute Latitude ont été la première maison d'édition de Martín Murphy. Nous l'avons traduit et édité avant même qu'il ne le soit en Argentine. Il est aujourd’hui publié par Adriana Hidalgo, et ne dépare pas au catalogue de cette grande maison d’édition aux côtés d’Agamben, Arenas, Bataille, Bloom, Brecht, Tchekhov, Gombrowicz, Grass, Herralde, Kerouac, Le Clezio, Pavese, Sciascia, Steiner…

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